Enfin, les résultats du spermogramme sont là, par courrier à la maison, ou remis en mains propres par votre médecin. Vous êtes seule ou bien il est venu…
Quelque soit le mode de l’annonce, çà vous fait l’effet d’une baffe, le spermogramme n’est pas « bon » (rappelons que tout spermogramme présentant des résultats hors valeurs de référence doit être refait au minimum 3 mois après).
Et votre conjoint ? comment la prend-il la baffe ?
Car pour lui aussi, c’en est une.
Parle-t-il ? se mure-t-il dans le silence ? Peut-être évite-t-il le sujet ?
Alors, vous, que pouvez-vous faire ?
Chacun d’entre nous est différent, vous, lui…
Cet article ne se veut pas donneur de conseils ! plutôt de pistes à explorer, un vécu à lire, pour essayer de démêler les nœuds que la Nature a mis sur votre chemin.
Partout on lit que l’homme, en voyant que son spermogramme n’est pas top, est touché dans sa virilité. Pfff, m’étais-je dit ! Pas le mien ! Ca lui a fait un choc mais ça n’a pas entamé à ses yeux sa virilité (ni aux miens d’ailleurs !).
A part la déception affichée de devoir faire le deuil de l’enfant couette, son réconfort pour m’aider aussi dans cette annonce, rien n’a changé.
… enfin, pas tout de suite…
Alors, finalement, c’est peut-être une constance de se sentir atteint, blessé dans sa virilité au vu des résultats pas extra…
Ce qui n’est pas une constance, c’est le moyen de l’exprimer.
Votre homme a besoin de vous pour faire face à la terrible nouvelle. Et les phrases bateau du style « dites lui que vous l’aimez quand même » ne sont peut-être finalement pas si bateau que çà. Exprimez-lui votre amour, valorisez-le… aimez-le !
Personnellement, je suis sûre qu’un homme qui arrive à mettre des mots sur ce qu’il ressent et mieux encore, à les partager (avec celle qui l’aime et qu’il aime), relèvera la tête plus vite.
On répète, mais c’est vrai !
Ceci n’est de la faute de personne ; votre mari n’a pas fait telle ou telle chose pour « mériter » çà. Et il faut qu’il le croit aussi. Il n’est pas coupable !! Ni même responsable ! Et n’a aucune honte à éprouver !
Difficile de parler des résultats d’un spermogramme pas top avec des qualificatifs délicats… pourtant, les mots qui pourraient être péjoratifs sont à éviter. Au travers de ces petits têtards, c’est l’homme qui se sent visé ! Les mots maladroits peuvent faire des dégâts.
Car la psychologie ne joue pas que chez la femme. Certains hommes voient leur production de spermatozoïdes baisser de spermogramme en spermogramme… et remonter lorsque bébé s’accroche !
Selon les personnalités de chacun, votre homme peut avoir besoin de se « recentrer », de s’isoler parfois.
C’est dur pour la femme, qui se sent déjà lâchée par le rêve de l’enfant couette, la voilà abandonnée par son mari qui a « besoin de se retrouver » !
Mais c’est dur aussi pour lui de vous voir souffrir de la situation. C’est normal de souffrir, oh que oui ! Votre souffrance lui rappelle la sienne, la sienne nourrit la vôtre…
Briser ce cercle infernal…
Parler, de « ça », des solutions qui s’offrent à vous, de votre désir d’enfant toujours là, de vos peurs, à vous deux.
Souvent, je n’osais pas parler avec mon époux de tout çà, de cette envie d’enfant qui ne faisait que grandir, de ma volonté à avancer pour construire cette famille tant rêvée. Je craignais, en en parlant, de lui imposer ma souffrance et du coup réveiller la sienne. Je ne savais pas si lui ne m’en parlait pas par choix ou pour me préserver.
Un jour, je lui ai clairement dit « si tu veux en parler, tu en parles. Si ça te fait souffrir, alors je respecte ton silence ». Je lui ai dit que j’avais besoin d’en parler, que ce n’était pas du masochisme de ma part. Les femmes parlent plus, dit-on…
Un jour, longtemps après, il m’a dit que depuis ce fameux jour du diagnostic de l’OATS, il ne se sentait plus vraiment homme. J’en ai pleuré. Pleuré de cette souffrance qu’il avait si bien dissimulée…
Les non-dits et la souffrance peuvent faire emmagasiner de la rancœur. Pas de la rancœur envers l’autre ; pourtant, c’est souvent l’autre qui en fait les frais. Crever les abcès, avec une tierce personne (ami, amie, sœur, ou psy) … lâcher la pression…
A force de tendresse, d’écoute, de réconfort mutuel, le dialogue revient. Non pas qu’il était rompu, mais il a besoin de « revenir ».
Ce processus peut prendre du temps.
L’homme comme la femme doit en être conscient. Peut-être n’aurez-vous pas besoin l’un et l’autre du même temps pour faire ce deuil de l’enfant couette. Attendez vous, l’un l’autre…
Bilan d’infertilité chez la femme
COTE PSY: