La ponction ovocytaire consiste à aller prélever vos précieux ovocytes qui ont grandi dans vos ovaires sous l’effet de la stimulation (voir: La stimulation de l’ovulation).
Elle est réalisée à un moment bien planifié; exactement 34 à 36h après l’injection d’HCG (le déclenchement de l’ovulation). Généralement, on vous demandera de faire cette injection un soir, à une heure bien précise (dans les grands centres débordés, il peut même arriver qu’on vous demande de la faire à 3h du matin!), et le centre vous donnera alors rendez-vous le surlendemain matin pour la ponction.
Il est souvent conseillé de rester à jeûn pour cette ponction, même si elle est réalisée sous anesthésie locale. Il est très important de bien respecter cette condition, au cas où une anesthésie générale soit finalement nécessaire pour une raison ou une autre.
Comment se déroule la ponction?
Les premiers essais de prélèvement des ovocytes, décrits en 1965 par le docteur R.G.Edwards, ont été réalisés sous anesthésie générale et intervention chirurgicale lourde (on ouvrait le ventre pour atteindre les ovaires; c’est ce qu’on appelle une laparotomie). Très rapidement, la laparotomie fut remplacée par une laparoscopie, ou coelioscopie (quelques incisions minuscules permettant d’introduire une caméra et du matériel de ponction). Cette nouvelle technique restait tout de même assez invasive.
Heureusement, les techniques ont bien évolué, et actuellement la ponction ne nécessite plus d’ouverture de ventre, mais se fait par voie transvaginale et est échoguidée.
On vous installe sur une table de gynécologie, les pieds dans les étriers. Le gynécologue désinfecte bien soigneusement votre vulve, le vagin, et place des champs stériles tout autour de cette zone.
Souvent, on vous aura prescrit des ovules d’isobétadine pour désinfecter le vagin le jour du déclenchement et la veille de la ponction. Le nettoyage réalisé par le gynécologue sert aussi, alors, à éliminer les restes des ovules car l’iode est nocive pour les ovocytes.
Un spéculum est mis en place, au travers duquel le gynécologue pourra introduire la sonde d’échographie, ainsi que la fine aiguille de ponction et de recueil des ovocytes.
L’aiguille est passée au travers du fond du vagin et dirigée vers les ovaires grâce à l’échographie. Là va commencer la ponction de chaque follicule vu à l’échographie. Le gynécologue vide le contenu de celui-ci, le recueille dans une petite éprouvette et le biologiste examinera rapidement ce liquide pour savoir s’il contient un ovocyte.
Pour toutes les réponses à ces questions, je vous conseille l’excellent livre sur la PMA paru en 2017 :
A l’échographie, vous pourrez voir le bout de l’aiguille pénétrer chaque follicule, et celui-ci se vider progressivement (le trou noir diminue jusqu’à disparaître).
Remarque: On ne pique la paroi vaginale que 2 fois, une fois pour atteindre l’ovaire droit, et une fois pour atteindre l’ovaire gauche.
La durée de ce prélèvement va dépendre du nombre de follicules présents dans vos ovaires (15 à 30 minutes en moyenne).
A la fin du prélèvement, ou quelques temps après celui-ci, vous connaîtrez le nombre exact d’ovocytes que l’on a réussi à prélever, de potentiels futurs petits embryons si la fécondation se déroule sans encombres.
Des échecs de ponction restent possibles, mais sont assez rares. Il peut s’agir:
– d’une annulation de la ponction pour raison de réponse insuffisante (moins de 3 follicules). Dans ce cas, la FIV peut être remplacée par une insémination intra-utérine (IIU).
– d’une « ponction blanche » (aucun ovocyte recueilli). Cette situation est rare (moins de 0,5% des cas) et peut résulter d’une injection d’HCG à une heure erronée (la patiente a déjà ovulé au moment de la ponction).
Anesthésie locale ou anesthésie générale?
Lorsqu’on parle d’anesthésie locale, on oublie souvent de vous dire qu’en plus de l’anesthésie réalisée au niveau du vagin par le gynécologue (une petite piqûre peu douloureuse réalisée juste avant la ponction), vous aurez également droit à un calmant anxiolytique un peu avant d’être amenée en salle de ponction, et souvent également à une injection d’un antidouleur puissant avant la réalisation de l’anesthésie locale. Vous serez donc assez calme, voire même somnolente, parfois.
Personnellement, j’ai fait 6 prélèvements sous anesthésie locale, et je peux vous dire que je n’ai gardé qu’un souvenir vague des cris du laborantin sautant de joie à la découverte de chaque nouvel ovocyte, et une seule fois je me suis plainte de douleur, mais ça restait du domaine du gérable.
Certaines d’entre vous préfèreront ne rien voir, ne rien entendre, et opteront pour l’anesthésie générale. Il s’agit d’une anesthésie assez légère (vous serez vraiment endormie, mais comme l’intervention est peu douloureuse, les produits administrés seront légers) dont vous récupèrerez assez rapidement.
L’anesthésiste place un cathéter dans une de vos veines, y injecte un produit qui vous envoie dans les bras de Morphée en quelques secondes. La légende se vérifie, pas le temps de compter jusqu’à 10!
Dès que le prélèvement est fini, on vous réveille. Vous aurez reçu des calmants anti-douleur et terminerez vos rêves dans la salle de réveil avant de retourner dans votre chambre.
Si vous optez pour l’anesthésie générale, vous devrez consulter l’anesthésiste avant l’intervention et ferez un bilan sanguin préopératoire.
J’ai également fait un prélèvement sous anesthésie générale. Aucune douleur garantie! Tout s’est super bien passé! Un seul regret: ne pas avoir entendu le biologiste crier;o)
Après le prélèvement, il se peut que vous ayez de petites douleurs dans le ventre et au niveau des reins, qui sont généralement bien calmées par le paracétamol. De petits saignements vaginaux sont également possibles et normaux (style pertes) pendant 1 ou 2 jours, résidus de la ponction.
Article associé:
– Les complications de la ponction ovocytaire
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Bonjour,
Merci pour ces explications et schéma, c’est bien expliqué et clair.
Par contre j’en suis à ma 4e ponction sous anesthésie locale, et je trouve ca très douloureux pendant et même après. On m’a prescrit 1 anxiolytique + du tramadol 1h avant + 1 doliprane avant l’intervention ; et l’injection d’anésthésiant et anti inflammatoire après l’intervention.
1ère fois : j’étais très gonflée avec le traitement, j’ai eu très mal et j’ai été couchée pendant 3 jours après : j’avais l’impression d’avoir été écartelée, je ne pouvais pas rester assise sans coussin et c’était pire le 2e jour, les douleurs irradiaient partout dans mes jambes, dos, coccyx, zone pelvienne. La biologiste qui avait fixé l’intervention avait eu la bonne idée de me dire de ne pas prendre de tramadol avant parce que ça ne faisait pas mal, contrairement à ce que m’avait dit mon médecin…
2e fois : intervention réalisée par un interne, très douloureuse, il n’était pas du tout doux et précautionneux, ca a été la pire intervention, j’étais pliée en 2 pendant plus d’1/2 heure après, mais l’après-midi ca s’était calmé
3e et 4e fois : intervention douloureuse et douleurs les heures suivantes, mais douleurs calmées l’après-midi, j’ai beaucoup dormi et je suis restée au calme
Pour moi ca a été variable à chaque fois.
Je n’ai pas été shootée ni presque endormie par les médicaments.
Merci
Mathilde